Thèse de doctorat sur le jeûne thérapeutique par Jérôme Lemar
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Thèse de doctorat sur le jeûne thérapeutique par Jérôme Lemar
Titre : L’appellation ''jeûne thérapeutique'' est-elle fondée ou usurpée ?
Thèse de doctorat sur le jeûne : Jérôme LEMAR : Université de Grenoble 12 décembre 2011
THÈSE PRÉSENTÉE POUR L'OBTENTION DU DOCTORAT EN MÉDECINE DIPLÔME D'ÉTAT : LEMAR Jérôme Né le 27 janvier 1978 à Paris
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Re: Thèse de doctorat sur le jeûne thérapeutique par Jérôme Lemar
Dans cette thèse, Jérôme Lemar tente de démontrer que le jeûne thérapeutique n'est pas réellement efficace, quoiqu'il admette que certaines études démontrent le contraire.
À noter que dans la conclusion de cette thèse (p. 124), le Dr Jérôme Lemar écrit qu’actuellement il n’y a pas réellement d’études scientifiques sérieuses démontrant que le jeûne est vraiment thérapeutique.
On sait que les études dans le domaine de la santé sont commanditées par les pharmaceutiques qui n'ont pas intérêt à démontrer qu’une pratique gratuite peut régler divers problèmes de santé.
Est-ce qu'on a déjà démontré scientifiquement que les rétablissements obtenus par le jeûne ne sont pas réels? Lorsqu'un patient explique à son médecin que suite à un jeûne il s'est débarrassé d'un problème de santé, il n'est pas pris au sérieux alors que l'affection est bien disparue. COMMENT DONC EXPLIQUER CE PHÉNOMÈNE ? ..... Était-ce un mauvais diagnostic? Un miracle ou, ne serait-ce pas plutôt un phénomène tout à fait naturel que le jeûne met en branle : l'auto-guérison par autolyse, ou apoptose! Voir le sujet "JEÛNE et APOPTOSE" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dernière édition par Luc le Jeu 25 Oct 2012 - 0:38, édité 1 fois
Tension artérielle normalisée
Quelques citations tirées de cette thèse qui finalement semblent démontrer que le jeûne thérapeutique a des effets positifs. Cependant, le docteur Lemar mentionne qu'il faudrait des études supplémentaires afin que ces effets positifs du jeûne soient reconnus.
HYPERTENSION ARTÉRIELLE et jeûne (Tiré de la thèse p. 84)
Dans une étude rétrospective couvrant une période allant de 1985 à 1997 [94], portant sur 174 patients, âgés de 58 ± 14 ans, avec un IMC de 28,9 ± 5,9 kg/m² et présentant une TA moyenne de 159 ± 19/89 ± 10 mm Hg, 90 % de ces patients arrivaient à rétablir une TA inférieure à 140/90 mm Hg, au terme d’une participation au programme du TNHC. Le jeûne hydrique durait en moyenne de 10 à 11 jours, précédé de 2 jours d’alimentation à base de fruits et légumes (crus ou cuits à la vapeur) et suivi d’une réalimentation de 6 à 7 jours sur la base d’un régime végétarien pauvre en graisses et en sel.
En fin de programme, la TA moyenne était de 117/78 mm Hg pour 154 sujets. Les 20 patients n’ayant pas normalisé leur tension jeûnèrent moins longtemps en moyenne (8,9 vs 10,8 jours, différence non significative) et présentaient une TA systolique significativement supérieure à la moyenne des patients inclus. La moyenne de réduction des chiffres tensionnels était de 37/13 mm Hg, la réduction la plus grande étant observé chez les patients présentant le profil tensionnel le plus sévère : pour les 25 patients de stade III (TA > 180/110 mm Hg), la moyenne était de 60/17 mm Hg. La TA diminuait essentiellement durant le jeûne, à un moindre degré durant la phase le précédant et celle de la réalimentation.
Tous les patients prenant une thérapie antihypertensive à l’entrée (11 patients) purent arrêter leur traitement : les diurétiques étaient arrêtés quand la TA systolique était en dessous de 160/104 mm Hg ; concernant les bétabloquants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les inhibiteurs calciques, la posologie était réduite de 50 % tous les 3 jours, sans effet rebond à la reprise alimentaire.
Tension artérielle normalisée
HYPERTENSION ARTÉRIELLE (suite p. 85-86)
Selon les auteurs, ces données suggèrent que le jeûne hydrique supervisé permet d’obtenir une normalisation tensionnelle de manière sûre – nausée légère et hypotension orthostatique sont les seuls effets adverses occasionnels notifiés dans cette étude – et efficace et pourrait contribuer à motiver les patients à un changement de mode de vie et une alimentation plus équilibrée. Par ailleurs, sur les 174 sujets inclus dans cette étude de pratique, les données de 42 d’entre eux purent être collectées dans un suivi moyen de 27 semaines, leurs valeurs tensionnelles moyennes étant de 123/77 mm Hg. Ces données ne sont toutefois pas suffisantes pour juger de la pérennité de cet effet.
En 1997, le Joint National Committee (JNC) a proposé une nouvelle classification de la pathologie hypertensive, dans laquelle figure la préhypertension ou TA borderline (TA systolique de 120 à 139 mm Hg et diastolique de 80 à 89 mm Hg). Sans être une maladie, cette condition est associée à un risque de développement ultérieur d’hypertension artérielle avérée. A ce titre, elle serait justiciable non pas d’un traitement médicamenteux, mais d’une modification du style de vie.
Parmi les patients ayant suivi le programme de jeûne du TNHC pour une variété de maladies non renseignées et sur une période de 3 ans (de 1997 à 1999), 68 présentaient une TA borderline et furent inclus dans une étude rétrospective, pouvant de ce fait être considérés comme ''sans intention de traiter'' [95]. Ces patients étaient âgés de 54,6 ± 12,8 ans, avec IMC de 27,7 ± 5,4 kg/m², présentaient une TA initiale systolique de 129 ± 6,4 mm Hg et diastolique de 78 ± 8 mm Hg. Ils jeûnèrent 13,6 ± 7 jours en moyenne. La période de réalimentation dura 6 ± 3,1 jours.
En fin de programme, 82 % des sujets présentaient une TA ≤ à 120/80 mm Hg (109/71 mm Hg en moyenne). La diminution des valeurs tensionnelles était de 20/7 mm Hg en moyenne, significativement corrélée à la TA basale (d’autant plus importante chez les sujets présentant une TA de base plus élevée), mais sans association significative avec la perte de poids (en moyenne de 7,1 kg, l’IMC passant de 27,7 à 25,2 kg/m²) et le nombre de jours jeûnés. La majeure partie de cette diminution survenait lors du jeûne (84 % pour la systolique et 91 % pour la diastolique), le reste lors de la période de réalimentation. De ces résultats, on peut tirer les mêmes conclusions que l’étude précédente, sans compter les comorbidités laissées à l’imagination du lecteur.
Polyarthrite rhumatoïde
POLYARTHRITE RHUMATOÏDE: (thèse p. 88)
Une revue de bibliographie récente [101] a recensé 31 publications de type essai clinique, portant sur le jeûne pour des patients atteints de PR, couvrant une période allant de 1966 à 1997. La diversité des types de jeûnes (jeûne hydrique pur, jeûne modifié à bas de jus de fruits et légumes essentiellement), des cohortes étudiées (degré d’activité de la maladie, présence ou non de traitement), des paramètres biologiques (dont certains relèvent de la recherche fondamentale et sortent de notre champ de compétence) et cliniques abordés dans ces études en préviennent un abord et une interprétation synthétique. Nous ne saurons nous attarder sur chacune d’entre elles. La plupart de ces études étaient de type observationnelle ou contrôlée en cross-over, et seules 4 études étaient contrôlées avec un suivi d’au moins 3 mois, dont 2 seulement étaient randomisées.
Selon les auteurs de cette revue, l’effet anti-inflammatoire du jeûne dans le cadre de la PR n’est plus à démontrer. En revanche, les mécanismes pouvant expliquer cette diminution de symptômes inflammatoires sont complexes et il n’existe pas d’hypothèse consensuelle et largement acceptée. Par exemple, selon Palmblad et al. [102, 103, 104], ils pourraient impliquer une diminution de l’activation des polynucléaires neutrophiles et des lymphocytes, une diminution de la production de leucotriènes, de la concentration sérique des facteurs du système complément (C3) et d’autres substances pro-inflammatoires (haptoglobine, orosomucoide). Une augmentation modérée du cortisol pourrait également être impliquée, mais si elle est retrouvée dans la plupart des études, les résultats de ces concentrations sériques et urinaires pendant le jeûne sont parfois contradictoires.
Quoiqu’il en soit, cette rémission n’est en fait que transitoire, et l’inflammation et les symptômes qui l’accompagnent reviennent lentement après la rupture du jeûne, suggérant que le jeûne seul soit de valeur thérapeutique limitée. Par contre, la réduction de l’activité de la maladie occasionnée par le jeûne serait susceptible d’encourager les patients à suivre un régime restrictif. Ainsi, c’est plutôt l’efficacité à long-terme du jeûne lorsque celui-ci est suivi d’une intervention diététique, en l’occurrence le régime végétarien, qui est débattu dans cette revue. Les deux essais prospectifs contrôlés et randomisés, fréquemment cités, méritent d’être présentés :
Polyarthrite rhumatoïde
- Le premier fut réalisé par Sköldstam et al. [105], publié en 1979, pour 26 patients d’âge moyen (53 ans), dont 73 % de femmes, avec comme critères d’inclusion une PR d’activité modérée nécessitant un recours quotidien aux anti-inflammatoires non stéroïdiens. Après randomisation, 16 patients furent soumis à un jeûne hydrique pendant 7 à 10 jours, suivi d’un régime lactovégétarien strict pendant 9 semaines. En voici la description : sans protéines animales (viandes et poissons), autorisant le yaourt, déconseillant le lait et la crème, avec restriction en sel, sucre et farine blanche et interdiction de café, de thé, de tabac et d’alcool. Les 10 patients restants constituaient le groupe contrôle.
Après le jeûne, 5 patients sur 15 présentaient des signes objectifs d’amélioration, contre un seul dans le groupe contrôle. Le jeûne occasionnait une diminution de la douleur, de la raideur matinale, de la consommation d’analgésique. A la fin du régime lactovégétarien, l’amélioration clinique objective n’était plus présente que pour un patient (résultats recueillis à la 12e semaine de l’étude). De ces résultats, les auteurs conclurent que le jeûne pouvait produire une amélioration clinique subjective et objective dans la PR, mais pendant une courte durée. Par ailleurs, ils ne considéraient pas qu’un régime lactovégétarien fût d’un quelconque bénéfice pour cette indication.
Polyarthrite rhumatoïde
- Le deuxième (p. 89) fut réalisé par Kjeldsen-Kragh et al. [106], publié en 1991 (une synthèse des résultats des quelques études reliées à cet essai fut publiée plus tardivement [107]). Il visait à comparer régime ordinaire et jeûne de 7 à 10 jours suivi d’une diète végétarienne sur un suivi d’1 an, chez des patients stables sur le plan évolutif et au traitement inchangé depuis au moins 3 mois (essentiellement à base d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou de corticostéroïdes, accessoirement par sels d’or, pénicillamine, antimalariques). Cinquante-trois patients (45 femmes et 8 hommes) furent enrôlés dans cette étude réalisée en simple aveugle (seul l’examinateur n’était pas au courant de la constitution des groupes). Vingt-quatre de ces patients furent soumis à un jeûne de 7 à 10 jours, constitué de bouillons de légumes (sans jus de fruit) pour un apport calorique allant de 190 à 300 kcal/jour. Après le jeûne, les patients réintroduisaient un nouvel aliment tous les 2 jours. S’ils notaient une augmentation de la douleur, de l’enraidissement ou du dérouillage matinal dans les 2 jours, cet aliment était enlevé pendant au moins 7 jours. Si les symptômes étaient exacerbés à la reprise de l’aliment en question, celui-ci était exclu pendant le reste de l’étude. Pendant les 3 à 5 premiers mois, l’alimentation était végétarienne stricte (sans viande, sans poisson, sans oeufs, sans produits laitiers, mais aussi sans gluten, sucre raffiné, agrumes, sel, épices et agents conservateurs). Puis, le lait, les produits laitiers et une alimentation avec gluten étaient autorisés. Pendant le 1er mois de l’étude, chaque groupe suivait 3 séances de physiothérapie par semaine.
Au terme du 1er mois, la moyenne de presque toutes les variables témoignant de l’activité de la maladie diminuait significativement dans le groupe test (VS, CRP, index de Ritchie, nombres d’articulations douloureuses et enflées, durée de la raideur matinale, etc.). Au fil du suivi, le nombre total d’abandon était de 10 dans le groupe test, dont 5 directement lié au régime, contre 9 dans le groupe contrôle. Pour certains, le régime sans gluten était difficile à mettre en oeuvre les premiers mois. Pour d’autres, le passage au régime lactovégétarien occasionna une flambée de la PR. Au terme du suivi de treize mois, cette amélioration restait significative en faveur du groupe test (12 patients sur 27 dans le groupe test connurent une amélioration clinique significative, contre 2 sur 26 dans le groupe contrôle). Les patients furent ainsi classés en ''répondeurs'' et ''non répondeurs''. Enfin, après cet essai clinique, les patients étaient libres de changer leur alimentation. Le suivi à 2 ans de 22 patients du groupe test et 23 patients du groupe contrôle montraient que l’amélioration était durable chez les patients répondeurs (tous continuaient leur régime) et que la différence observée entre chaque groupe était significative pour la plupart des variables cliniques, mais pas pour les variables biologiques.
Syndrome de l'intestin irritable (SII)
SYNDROME DE L'INTESTIN IRRITABLE : (p. 94)
Dans une étude de cas. Le sujet, une patiente de 25 ans, souffrait depuis un an de douleur et distension abdominale avec diarrhée. Devant la résistance des symptômes au traitement pharmacologique et psychothérapique, un jeûne thérapeutique lui fut proposé. Ses symptômes, ses activités quotidiennes et sa qualité de vie s’améliorèrent considérablement après le jeûne. L’amélioration clinique et psychosociale était toujours présente 18 mois plus tard. Cette patiente fut soumise à des explorations complémentaires relativement poussées 22 jours avant le jeûne et 11 jours après : - L’injection de néostigmine (stimulus cholinergique) avant le jeûne causait un dysfonctionnement de la mobilité duodénale, une augmentation des contractions segmentaires du colon et une exacerbation des douleurs. Après le jeûne, cet examen ne causait aucune douleur, et la mobilité du duodénum et du colon revenait à la normale. dumas-00651422
Les résultats suivants portent sur une période allant de 2 à 6 semaines après la fin du jeûne. Le jeûne améliorait significativement 7 des 10 symptômes analysés (la douleur ou l’inconfort abdominal, la distension abdominale, la diarrhée, l’anorexie, la nausée, l’anxiété et l’interférence avec la vie en général). Cette amélioration était significativement supérieure par rapport au groupe contrôle. Dans celui-ci, 3 de ces 10 symptômes (la douleur ou l’inconfort abdominal, la distension abdominale et l’interférence avec la vie en général) s’amélioraient significativement. La posologie moyenne pour chacun des traitements médicamenteux étaient significativement réduite dans le groupe jeûne (notons que l’arrêt des traitements médicamenteux pendant le jeûne est suggéré mais pas clairement énoncé dans cette étude). Elle restait inchangée dans le groupe contrôle.
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