Jeûne et activité intellectuelle

Bonjour !

Je suis nouvelle sur le forum et le jeûne thérapeutique m'intéresse énormément.

J'ai lu que l'activité physique était fortement déconseillée lors d'un jeûne. Qu'en est-il de l'activité intellectuelle ?
Je me pose la question car je suis étudiante et passe mes journées à apprendre et réviser mes cours. Le jeûne va-t-il me faire perdre de la concentration, ou encore de la mémoire ? Si tel est le cas, peut-il augmenter ces deux capacités une fois terminé ?

Je n'ai pas encore d'idée précise sur le nombre de jours... Que me conseillez-vous sachant que j'en ai déjà fait un de 3 jours et demi ?

D'avance, je vous remercie pour vos réponses !

Bienvenue sur le forum!

Le jeûne, selon les buts visés peut différer. Si nous jeûnons pour éliminer un problème de santé, le repos est important afin qu'il soit thérapeutique. Si nous jeûnons pour perdre du poids, une certaine activité physique est acceptable selon Shelton. Cependant, chez d'autres, la fatigue est telle que toute activité physique ou psychique devient un fardeau, voire impossible.

Quels sont les buts de cet éventuel jeûne?

Est-ce que le jeûne fait perdre la mémoire : non.
Peut-il affecter la concentration : oui et non selon qu'il se déroule avec ou sans fatigue. Certains peuvent jeûner plusieurs semaines sans ressentir de fatigue ou de malaises.

Finalement, c'est à l'usage qu'on peut voir les résultats.

Les spécialistes du jeûne sont un peu divisés sur ce sujet, constatant que chez certains les capacités sont augmentées alors que chez d'autres elles s'en trouvent diminuées temporairement. Logiquement, suite à un jeûne et à la réalimentation, on devrait noter des améliorations au niveau physique et mental.

Duverney-Guichard écrit dans sa thèse de doctorat :

BOLLER (I8) rapporte une expérience américaine d'un jeûne de 10 jours chez une quinzaine de personnes en ambulatoire où il ne fut noté aucune diminution du rendement dans le travail qui a été poursuivi, malgré une fatigabilité plus grande. Cette asthénie physique est souvent rattachée à un état de torpeur, d'apathie, d'affaiblissement de l'état général, parfois de prostration : comparable pour certains à l'asthénie addisonienne. II est en réalité plus juste de constater qu'il existe au cours du jeûne une fatigabilité accrue avec une incapacité à réaliser des efforts violents et/ou soutenus.

L'asthénie psychique n'est jamais décrite au cours du jeûne; au contraire beaucoup d'auteurs parlent d'un état d'euphorie à rattacher pour certains à l'état de Cétose, à la sécrétion importante d'endorphines pour d'autres.

tiré de "Le jeûne, approche médicale et scientifique"

En ce qui a trait à l'asthénie psychique, ce qu'écrit Duverney-Guichard est un peu en contradiction avec les résultats de certains examens qu'il fit passer au jeûneur de 42 jours, où il constata les faits suivants :

2.2.3. Étude neuro psychologique

L'analyse des différents tests et épreuves pratiqués n'a pas montré de modification des performances au cours des 3 premiers examens. Par contre, à partir de la 4e semaine, on note une détérioration avec un abaissement des rendements à toutes les épreuves. Ceci n'est pas dû à une diminution des capacités intellectuelles, mais à une baisse de l'efficience liée à un ralentissement général.

On peut remarquer qu'il ne nota pas d'augmentation des performances psychiques durant les trois premières semaines et une diminution de celles-ci durant la quatrième semaine.

Voir les liens suivants :

https://jeune-et-sante.forumcanada.org/t453-asthenie-et-jeune
https://jeune-et-sante.forumcanada.org/t176-esprit-l-et-les-sens-effet-du-jeune

Si tu as d'autres questions, n'hésite pas.

Au plasir de te lire!

Bonjour Luc !

Je vous remercie pour votre réponse !

Ce jeûne a plusieurs buts : dépolluer l'organisme, le détoxifier, améliorer la santé, perdre quelques kilos excédentaires, et me sevrer ( pendant quelques jours au moins ) du sucre. J'en suis terriblement accro bien que je sache qu'il n'est que nuisible au corps.
Pensez-vous qu'un jeûne pourrait me libérer un peu de cette addiction ?
Quelle durée minimale recommandez-vous pour avoir un effet positif sur cette envie si omniprésente et si invasive ?

A bientôt !

Il est certain qu'un jeûne intégral d'une ou deux semaines va éliminer les agents toxiques. Tant qu'à la "dépendance" au sucre il est possible qu'elle soit moins forte mais, demandera sans doute des efforts constants pour ne pas succomber. Il arrive souvent que suite à un long jeûne, le jeûneur change la façon de s'alimenter.

Dans ton cas, puisque le jeûne sera effectué tout en étudiant, il est certain qu'il sera moins efficace que s'il était exécuté au repos complet. Néanmoins, il se peut que ce jeûne soit difficile et qu'il ne puisse être poursuivi. Si c'est le cas, puisque tu dois continuer tes études, un demi-jeûne pourrait être envisagé.

Un article intéressant qui va certainement t'intéresser :

https://jeune-et-sante.forumcanada.org/t908-quand-le-sucre-est-une-drogue