Jeûne et santé
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Énergie et jeûne

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Message  Luc Mer 11 Juil 2012 - 23:18



jeûne et énergie

"Notre organisme en jeûne s'adapte en se tournant vers d'autres sources d'énergie que le glucose et procède à d'importantes économies d'énergie.

Ce sont les lipides - nos graisses - qui comblent 90 p. 100 de nos besoins d'énergie en jeûne. Les lipides sont dégradés pour former des corps cétoniques, utilisables par tous nos organes vitaux. En se nourissant des corps cétoniques, notre organisme épargne ses réserves de glucose.

Notre coprs en jeûne procède à des économies en sabrant dans les fonctions non essentielles à sa survie. Dans un premier temps, il diminue son métabolisme de base. Après trois semaines de jeûne, l'organisme est vraiment au ralenti; il se chauffe moins, rationne ses muscles et freine les activités de cellules de la peau et du tube digestif.

La muqueuse digestive (la paroi intérieure du tube digestif), qui se renouvelle habituellement toutes les semaines, se repose; elle n'est plus active, car nous jeûnons. Nos cellules digestives entrent dans un repos profond; elles sommeillent et requièrent peu d'énergie. Nous épargnons de 20 p. 100 à 30 p. 100 de nos énergies totales, en frainant le travail mécanique et biochimique de la digestion."

Tiré de "Jeûner pour sa santé" (Nicole Boudreau)


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Message  Luc Dim 31 Mar 2013 - 10:58



Énergie et jeûne 903101rserves


1.1.6.1. Au cours du jeûne la dépense énergétique globale est réduite

Les mécanismes de régulation sont en rapport avec :

 des modifications structurales : nombre de cellule, masse cytoplasmique, vitesse de multiplication,
 le niveau Fonctionnel et les voies métaboliques utilisées (limitation du glycol se anaérobie qui a un rendement thermodynamique de 25 % et prépondérance des Béta oxydations dont le rendement est de 75 %),
 la régulation neuroendocrinienne et comportementale (vigilance, activité physique, stimulation psychosensorielle).

1.1.6.2. Le problème de la satisfaction des besoins énergétiques de l'organisme ne se pose pas d'un point de vue quantitatif . Ceci au moins dans un délai assez long et l'on peut relativiser l'importance de la dénutrition calorique par rapport aux autres problèmes soulevés par le jeûne (carence vitaminique, trouble ionique, etc.).

En effet, si l'on estime à 1500 calories les dépenses énergétiques quotidiennes et à 150000 calories les réserves disponibles, ces dernières représentent environ 100 jours de survie. ' LEITER* à propos des 101 irlandais décédés d'une grève de la faim en 1981 estime que ces sujets ont consommé au bout de 61 jours de survie en moyenne (de 57 à 73 jours) 19 à 21 % de leur poids initial de protéines au 33 % des protéines considérées comme mobilisables. Ils ont utilisé par ailleurs 63 à 84 % de leur réserve de graisses.

II accorde donc un rôle plus important à la déplétion lipidique par rapport à celle des protéines. Il existe par ailleurs d'autres rapports concernant des durées de survie beaucoup plus longues chez des sujets supplémentés en vitamines et en minéraux.

* LE1TER L. MARLISS E.
Surviva! during Fasting may depend on fat as well as protein stores
JAMA 1982 248 518) 2.306 - 2307

Tiré de : "Le jeûne : Approche médicale et scientifique" (Duverney-Guichard)

___________________________________________


En effet, si l'on estime à 1500 calories les dépenses énergétiques quotidiennes et à 150 000 calories les réserves disponibles, ces dernières représentent environ 100 jours de survie.

Évidemment, on sait que les 1500 calories par jour nécessaires au système basal sont les demandes d'un organisme au repos. Si le jeûneur est actif, la durée des réserves sera beaucoup moins longue. Néanmoins le jeûneur possédant des réserves abondantes pourrait tout de même jeûner plus longtemps.

À l'épuisement des réserves commence alors l'inanition et le besoin de se nourrir, la vraie faim devrait assurément apparaître à ce moment. Il n'est donc pas surprenant que peu de jeûneurs, nous n'en connaissons aucun qui, même à la suite de jeûnes de plus de 40 jours, ont ressenti cette faim impérieuse décrite par Shelton. D'ailleurs, Mosséri et Shelton constatèrent rarement ce phénomène se présenter.



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Message  Luc Dim 31 Mar 2013 - 13:27


Afin de corroborer ce qu'écrit le docteur Duverney-Guichard concernant les réserves de l'organisme suffisantes pour exécuter un très long jeûne, voici ce qu'écrit le docteur H.M. Shelton à ce propos :

"À midi, le 31 octobre 1932, un homme d'affaires anglais âgé de 53 ans, domicilié à Leeds, Londres, qui refusa la publication de son nom, mais qui discuta de son jeûne librement avec les reporters, commença un jeûne sous la direction de John W. Armstrong, qui, bien que n'appartenant à aucune école de médecine, a conduit des centaines de jeûnes avec beaucoup de succès.

Cet homme ne reçut rien d'autre que de l'eau jusqu'au 8 février 1933, à 18h 30; on lui donna alors le jus d'une orange. Après cela il ne reçut rien d'autre que de l'eau jusqu'au midi du 9 février. Il pesait 86 kg 500 au commencement du jeûne; 59 kg 800 à la fin des cinquante jours de jeûne; et 46 kg 200 et à la fin des cent un jours sans nourriture: soit une perte de 40 kg 300.

Avant de jeûner, le patient était aveugle (cataracte des deux yeux, n'avait pas le sens de l'odorat, avait un durcissement des artères et des troubles cardiaques. Il avait été traité précédemment avec de l'iode, de l'aspirine, de l'atropine et d'autres médicaments. En août, avant de commencer le jeûne, il était incapable de distinguer la nuit du jour.

M. Armstrong raconte qu'au cinquante-sixième jour de jeûne la cataracte avait cessé, et le patient était capable de voir un peu. Après cela, la vue s'améliora graduellement jusqu'à ce que la vision redevint normale. Il retrouva son sens de l'odorat, l'état du coeur s'améliora ainsi que celui des artères.

Le journaliste qui interviewa le malade le dernier jour du jeûne raconte que le patient disait:
"J'étais à bout. Rien ne me faisait du bien et j'essayai le jeûne en dernier ressort. J'aurais essayé n'importe quoi dans l'espoir de me remettre. Je commençai le jeûne comme une expérience de dix jours, puis constatant une légère amélioration, je continuai jour après jour. Je m'arrêtai au 101 ième jour. Mais j'aurais pu continuer une dixaine de jours encore si je l'avais désiré." Il ajouta: "Il est facile de jeûner, après la première quinzaine"
; mais durant la première quinzaine il dut faire preuve d'une grande volonté pour résister à la nourriture.

Par une lettre datée du 12 avril 1933, et qui me fut adressée par Mr. Armstrong, je fus informé que son malade était capable de se promener journellement durant le jeûne et de parler rapidement aux reporters, pendant des heures, au 101 ième jour. Le patient était dans une excellente condition au moment où fut écrite la lettre mentionnée ci-dessus. Mr Armstrong raconte aussi "qu'au cinquantième jour du jeûne il n'y avait aucun résultat apparent excepté que sa peau était d'une apparence plus naturelle et ses artères plus souples".

Ces cas, écrit Shelton, devraient convaincre n'importe quelle personne impartiale et intelligente, qu'il n'y a aucun danger immédiat d'inanition quand un malade jeûne. Si la condition pathologique est remédiable, le corps y remédiera avant qu'il n'y ait danger d'inanition.

Tiré du livre "Le Jeûne" de H.M. Shelton



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Message  admin2 Mer 3 Avr 2013 - 12:11

Les prochaines réponses sont tirées de la thèse de doctorat du docteur Duverney-Guichard
 
1.1.2.3. Dépenses d'énergie du travail musculaire
 
Le travail musculaire peut multiplier la dépense de repos par IO ou 20 donc beaucoup plus que la thermogénèse (production de chaleur) qui ne le multiplie que par 4 environ.
 
L'accroissement ou la diminution de l'activité musculaire fera varier dans le même sens celle du coeur, des poumons, des reins, c'est donc l'activité musculaire qui est de beaucoup le facteur de variation majeure de la dépense d'énergie.
 
On assiste durant le jeûne à une réduction globale du travail musculaire. Premièrement, le sujet limite de manière volontaire et spontanée son niveau d'activité. Ensuite, des modifications du métabolisme énergétique avec en particulier la réduction des réserves glycogéniques et la carence d'utilisation du glucose au niveau musculaire aboutissent è une diminution des possibilités d'un travail anaérobie, c'est à dire rapide ou intense.
 
Le travail aérobie ou la consommation d'0² (oxygène) ne dépasse pas 4 à 5 fois la consommation basale est moins limité puisque nécessitant une contribution prépondérante de lipides comme carburants. Ces voies métaboliques mises en oeuvre pour fournir l'énergie peuvent représenter enfin une amélioration importante du rendement énergétique, c'est à dire du travail fourni sur l'oxygène consommé.
 
MILLER ET M. APFELBAUM (115) ont montré qu'un jeûne (55 grammes de protéines pendant 15 jours) augmente le rendement de 12 % pour un travail demandant surtout des gestes (bicyclette) et 17 % lorsqu'un effort s'y ajoute (marche, montée d'escalier). Pour COUDERT (151), des indiens habitués à des bas niveaux alimentaires périodiques et à l'altitude ont un myocarde qui consomme 20 è 30 % de moins d'02  que des Européens pour un travail cardiaque identique. Dans ces conditions, ils oxydent davantage d'acides gras.

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Message  admin2 Mer 3 Avr 2013 - 12:16


Dépenses liées à l'acte alimentaire

L'arrêt de l'alimentation représente une économie de dépense énergétique. On estime qu'un repas habituel élève fa dépense basale de 20 à 30 %. Cet accroissement commence dès le début du repas et dure un temps variable de l'ordre d’une à trois heures. Cette dépense d'énergie est liée è 2 groupes de phénomènes :

 les phénomènes mécaniques et les changements produits par la mise en route du système digestif.

 l'action dynamique des aliments (ADS) qui peut être rapportée à l'assimilation de ceux-ci, est plus élevée pour les protides de l'ordre de 30 % que pour les glucides et les lipides 6 %.

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Message  Luc Mer 3 Avr 2013 - 12:30


Besoins énergétiques de croissance et de production

La synthèse des protéines des muscles squelettiques représente pour RENNIE (51), 53 % de l'ensemble des synthèses protéiques en post prandial. Après un jeûne de 15 heures seulement, il constate une chute de 51 % de la synthèse musculaire striée alors que le reste des synthèses ne diminue que de 26 %.

De ces chiffres, nous pouvons conclure que le coût énergétique de croissance (ou d'entretien) diminue avec le jeûne et que c'est la part liée aux muscles squelettiques qui participe de façon majeure à cette baisse. Avec les muscles squelettiques certains tissus diminuent massivement leur dépense de croissance :

- la muqueuse digestive qui habituellement se renouvelle entièrement en 2 ou 3 jours voit ce renouvellement se ralentir de façon importante.

- le tissu cutané voit également' ses divisions cellulaires s'espacer.

Enfin, pour TREMOLIERE (115), le rendement des synthèses protéiques est amélioré au cours du jeûne diminuent de ce fait le coût calorique de croissance. Il estime que le coût énergétique du Kilo de poids est minimum (2500 calories) après un jeûne s'élevant rapidement pour atteindre 6000 calories.

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Message  admin2 Ven 7 Juin 2013 - 21:28


On peut constater qu'en général, le jeûneur dispose de suffisamment d'énergie pour exécuter un jeûne relativement long, parfois même sans ressentir de fatigue.

La majorité croit avec certitude que si on ne mange pas, nous allons faiblir. Elle a raison et tort à la fois. Je connais des jeûneurs (à l’eau seulement) qui peuvent à peine se lever de leur lit pour aller uriner. Ici je ne parle pas de gens très malades jeûnant pour guérir mais de personnes, physiquement en forme. Personnellement, lors de mon premier jeûne, je faisais partie de ces gens presque cloués au lit. D’un autre côté, j’ai vu mon épouse, alors qu’elle avait 27 ans, jeûner 22 jours tout en effectuant les tâches ménagères, jardinant et s’occupant des notre jeune enfant sans ressentir la moindre fatigue.

Néanmoins, même si nous ne ressentons pas de fatigue, il est toujours préférable de jeûner au repos et dans le calme afin de favoriser la régénération de l’organisme qui nécessite beaucoup d’énergie, qui autrement sera déviée vers l’effort musculaire. Boudreau elle écrit :

"On peut effectivement maintenir presque toutes ses activités habituelles, surtout pour les obèses. Mais le jeûne ne devient pas plus efficace car le corps ne dispose ainsi que de l'énergie qu'il a économisée dans le travail digestif. Si ces personnes gardaient le lit, leur organisme disposerait d'une somme d'énergie double: celle qu'il employait pour digérer et celle qu'il employait pour travailler. De la sorte, l'élimination et les travaux de régénérescence se poursuivraient à un rythme très accéléré avec les meilleurs résultats.

Le jeûne actif n'est pas thérapeutique. C'est une question de calories et d'énergie. Pour se détoxiquer en profondeur, le corps a besoin d'énergie; or le travail musculaire multiplie de dix à vingt fois sa dépense énergétique par rapport à l'organisme en repos. C'est un coût énergétique très onéreux pour un organisme en jeûne qui vit de ses réserves.

Quand une personne marche, elle doit fournir des calories aux muscles longs de ses cuisses; la circulation sanguine est amplifiée dans les jambes en action au détriment des autres organes. Le débit sanguin dans l'organisme ne peut être maximal dans tous les organes à la fois. Lorsqu'il y a afflux supplémentaire de sang dans un organe en travail, il y a baisse dans un autre.

Un organe en autolyse a besoin d'un apport d'énergie important, et la circulation sanguine s'y intensifie. La personne qui jeûne ressent clairement cet accroissement localisé du débit sanguin; elle ressent un engorgement dans l'organe en autolyse. Si elle décide de courir, la circulation sanguine est immédiatement canalisée vers les muscles des jambes; l'autolyse cesse alors complètement dans l'organe où elle se déroulait.

Les processus d'autolyse sont exigeants. Le repos stimule l'autolyse et l'activité physique le freine. Il est donc nettement préférable de garder le lit en période de jeûne et de dormir le plus possible. En panne de sommeil, on se détend, on reste allongé et on rêvasse. Pendant que l'on se repose et que l'on dort, le corps se transforme, se rénove. (...) Ces activités réparatrices ne s'accomplissent pas non plus si l'on jeûne debout."

Malgré tout, des expériences démontrent bien que pour plusieurs, l’énergie reste constante durant presque toute la durée du jeûne. Shelton parle des jeûnes expérimentaux de Succi, il écrit :

Dans le test fait par Luciani sur Succi, et pour lequel un dynamomètre fut utilisé, la force des mains droite et gauche donna des résultats apparemment en désaccord avec l’opinion populaire. Ainsi, le vingt et unième jour, Succi fut capable d’enregistrer au dynamomètre une étreinte plus forte que celle qu’il enregistra au début de son jeûne. Du 20e au 30e jour, cependant, sa force diminua, et fut moins élevée à la fin de son jeûne qu’à son commencement.

Shelton raconte d’autres cas similaires de jeûneurs effectuant de t’athlétisme avec des résultats semblables. ( Le Jeûne chap. XVI p. 158 )


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Message  Luc Dim 9 Fév 2014 - 16:26


"La maladie, et spécialement la maladie aiguë, est travail, action, lutte —
c'est souvent une action violente. Elle consomme de l'énergie. Elle laisse souvent
le malade épuisé au bout de son gros effort. Elle peut l’épuiser au point de
mettre fin à sa vie. Souvent la maladie demande une plus grosse dépense d'énergie
qu'il n'en faut pour les activités courantes en période de santé — d'où
la nécessité de conserver l’énergie par tous les moyens possibles.
Perte de
l'appétit, arrêt de la digestion, suppression des sécrétions digestives, suspension
des contractions stomacales et des mouvements péristaltiques de l’intestin, inactivit
é des intestins, de la peau, du foie, des reins, faiblesse générale, prostration,
etc., sont des mesures de conservation. L'énergie non dépensée dans ces
directions est disponible ailleurs pour un travail plus urgent." (Shelton)
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