le demi-jeûne

Bien sûr, dans la réalité, on jeûne ou on ne jeûne pas, l'expression demi-jeûne est employé par l'hygiéniste Albert Mosséri pour désigner un jeûne dans lequel on alterne avec la prise d'aliments et le jeûne.

Mosséri débuta cette pratique en 1980. Selon lui, lorsqu'un jeûne se prolonge trop longtemps, l'organisme vient à manquer de vitamines, minéraux et d'oligo-éléments, ce qui provoquerait une diminution de l'élimination (autolyse).

Au départ, Mosséri suggérait, lorsque le poids du jeûneur se stabilisait et stagnait plusieurs jours, de débuter le "demi-jeûne", soit de sucer le jus d'une orange ou d'un pamplemousse en soirée et durant la journée d'ajouter 1 c. à thé de citron ou d'orange par litre d'eau. Cette façon de faire réenclencherait le processus de l'autolyse. Toujours selon lui, une personne, même soi-disant possèder encore des réserves, en raison de son poids encore au-dessus de la normale, manquerait de vitamines et minéraux, ce qui empêcherait l'autolyse de continuer son travail.

Donc, par exemple, un jeûneur qui aurait atteint 21 jours de jeûne et voyant que son poids ne bouge plus, devrait commencer le demi-jeûne pour relancer le travail autolytique.

Plus tard, (1986) Mosséri, changea un peu sa technique, passant au demi-jeûne après seulement, 7 à 20 jours de jeûne intégral selon l'état du jeûneur. Cette fois-ci, plutôt que de ne donner que le jus d'une orange ou d'un pamplemousse en soirée, il fait manger 500 g de fruits durant la journée et 500 g de légumes crus en soirée.

Le demi-jeûne (prise de fruits et de légumes) se poursuit jusqu'à ce que la langue redevienne rosée. Entre temps, selon Mosséri, dans 90% des cas, la langue passera par divers coloris (brun, jaune, noire ...) avant de revenir rose. Une fois redevenue rose, le jeûne uniquement à l'eau est repris, jusqu'à ce que le poids se stabilise à nouveau. On peut reprendre le processus jusqu'à ce que les buts du jeûne aient été atteints.

Concernant les premières expériences de demi-jeûne de Mosséri, au chaptire trois de son livre "Jeûner pour revivre" (publié en 1980), il écrit :

Les réserves du corps

"Une importante question reste à étudier. C'est celle de la constitution des réserves. Chez les obèses, les réserves ne sont pas du tout équilibrées car la graisse est prépondérante. Or pour digérer et brûler cette graisse, le corps réclame des vitamines, des sels minéraux. Au bout de 30 à 40 jours de jeûne, les réserves de vitamines et de sels minéraux tendent à s'épuiser et le jeûneur obèse cesse de perdre du poids. Il peut jeûner encore plusieurs semaines sans perdre un seul kilo, mais si on atténue son jeûne en introduisant des quantités minuscules d'aliments, on aura la surprise de voir son poids baisser régulièrment.

Dans notre pratique, nous avons pris l'habitude de donner aux obèses qui jeûnent et dès le 30 ième jour, un demi-verre de jus de carottes fortement dilué dans un demi-litre d'eau une fois par jour. Les résultats sont excellents: ils perdent du poids. C'est ainsi que nous avons réussi à faire perdre 33 kg à un monsieur qui pesait 103 kg au début de son jeûne de 87 jours.

À la fin d'un long jeûne, les réserves étant très basses, on ne doit pas entreprendre un second long jeûne avant un an pour donner au corps le temps de se renflouer.

Nous estimons avoir introduit de la sorte une amélioration considérable dans la technique du jeûne, non seulement chez les obèses qui désiraient maigrir, mais aussi dans d'autres cas. Par exemple, après 30 ou 40 jours de jeûne, l'élimination est souvent très lente faute de vitamines et de sels minéraux qui commencent sérieusement à s'épuiser. À ce stade, nous donnons une ou deux fois par jour un demi-litre d'eau à laquelle nous ajoutons 2 doigts de jus de carottes. L'élimination est alors relancée de plus belle: urines foncées, haleine fétide .... "