Retour d’expérience jeûne de 13 jours

Bonjour,
Je vous propose un petit retour d’expérience sur 13 jours de jeûne hydrique. J’avais auparavant déjà effectué quelques jeûnes courts ( moins de 72h).
‘Il s’agit d’un jeûne imprévu a visée thérapeutique suite à un cancer du testicule. Ce jeûne date d’il y a un an alors je vais retranscrire ce dont je me souviens le plus.

J1 vendredi :
Matin : je ne le sais pas encore mais je prends mon « dernier «  petit déjeuner. Il est composé d’une crêpe de sarrasin ( il s’agit simplement de 100gr de farine de sarrasin mélangée à de l’eau et cuite) et d’un chocolat maison (30 gr de protéine au chocolat type whey 30gr de noisettes en poudre, 20 gr de cacao van houten mélangé avec un peu d’eau minérale).
J’ai rdv chez mon médecin généraliste à 9h, pour elle il s’agit d’une inflammation, elle me prescrit néanmoins sur ma demande une échographie scrotale, une prise de sang pour les marqueurs tumoraux et un rdv chez l’urologue ). J’appelle ma copine je suis soulagé... pas pour longtemps. Je pars au boulot.

J’ai rdv chez le kiné à midi pour une tendinite calcifiée de l’épaule gauche. La matinée passe et je décide d’annuler le kiné et de prendre rdv chez un échographe à la place pour midi. Je n’arrive pas à me concentrer sur mon travail.

Midi : rdv écho. L’échographe est alarmiste il me dit en substance qu’à ma place il se ferait opérer dans la journée, sinon au plus tôt. Merde aucune envie de me faire retirer un testicule a 30 ans. Aucune envie d’avoir un cancer en plus le médecin était rassurant, c’est les montagnes russes en terme d’émotion. J’appelle ma copine en pleur. Je me ressaisi, je vais jeûner et guérir, ils ne vont pas m’opérer ! J’ai connaissance de témoignages de guérison de cancer de la prostate après des jeûnes très long. Je me dis qu’ils ont peut être guéri avant les 30/40jours mais qu’ils ne le savaient pas. Dans mon cas avec un testicule 3 fois plus gros que l’autre je verrai directement si la situation s’améliore.
Je suis prêt à en découdre, je vais aller aux portes de la mort s’il le faut et on verra bien que de nous deux mourra le premier.
Le soir j’explique à ma copine enceinte de plusieurs mois ma décision et lui demande son soutien. Elle accepte, on pleure, c’est dur.

J2 samedi :
Le matin je fais ma prise de sang. “à jeun?”
- oui mega à jeun !
J’ai aussi rdv chez l’urologue. Il m’examine, me rassure dit que ça ressemble à une inflammation et demande à voir mon échographie. Je vois son visage changer, il me dit d’un ton grave «  bon vous savez on ne peut pas être sûr à 100% que c’est ça. Ce que m’écrit l’échographe n’est pas bon. Je vous propose de prendre rdv chez mon echographe pour avoir un second avis ou de vous opérer directement ». Hum, vous m’opérez et si c’est pas ça vous refermez et rangez tout sans rien enlever c’est ça ? « ‘non non si on opère, on enlève et on analyse, parfois on enlève à tort mais c’est rare ». Bon ok pour le rdv chez l’échographe, je le prévois à J 10 en espérant une évolution positive, même minime.

L’après midi j’ai rdv avec un médecin énergétique pour mon épaule gauche. C’est long, une bonne heure de massage, on parle aussi de mon testicule...

J3 dimanche :
Mon cousin et sa copine viennent manger le midi.ma copine prépare un bon repas. Ils viennent et apportent mon dessert préféré. Fuck. Heureusement je commence à ne plus sentir la faim.
Je prétexte une gastro et esquive le repas. Je compte encore en heure mon jeûne, je crois que j’ai déjà battu mon record perso :).

J4 lundi :
Je travaille encore. Impossible de me concentrer.
Le matin je vais chercher de l’eau mont roucous au supermarché, paraît que c’est l’idéal.
Midi : j’ai rdv chez le kiné, je dois faire pas mal d’exercices, pompes tirage etc c’est dur !
Soir : j’ai rdv chez un médecin pour demander un arrêt de travail.
J’expose la situation, fond en larmes à nouveau.
Malgré tout il ne me fera qu’une semaine d’arrêt. Bordel! J’ai pas envie d’avoir le stress du travail en plus du jeûne. J’appelle mon employeur et pose deux semaines de congés à la suite de mon arrêt de travail. J’ai le temps. Tant pis pour mes vacances d’été.

J’ai marché 10km ce jour.

J5, mardi :
Premier jour de jeûne alité. Je passe ma journée à méditer, prier, travailler sur ma respiration, positiver. Je lis shelton que j’ai imprimé ( c’est pas bien, mais pas le temps de recevoir un bouquin). Je demanderai à ma copine de me relire tous les soirs le passage sur l autolyse des tumeurs.

J6 a 9 :
Chaque jour se ressemble. Je suis de plus en plus faible cependant. Lever les bras en l’air m’essouffle, mon cœur bat à 1000 à l’heure, impossible de le faire 10 fois d’affilé sans reprendre mon souffle. Je perds environ 1kg par jour. Prendre une douche m’épuise. Parfois je me lève trin vite de mon lit et j’ai des malaises. Parfois l’énergie est correcte. Parfois d’un coup l’énergie baisse et je dois m’allonger.ajouter un jour de jeûne n’est pas difficile. Je n’ai ni faim ni envie de manger. Parfois je pense à la nourriture d’après jeûne. Parfois j’ai envie d’y faire plus attention, plus de cru, plus de végétaux. Parfois j’ai juste envie d’un bon steak.
Pendant la deuxième semaine ma copine se met elle aussi en arrêt pour s’occuper de moi, ça me rassure beaucoup.

Pendant le jeûne j’ai des moments d’euphorie. Parfois je me met à rire sans raison. Parfois je me sens hyper bien. Parfois hyper mal.

J 10
J’ai rdv chez l’échographe. C’est à Paris. Nous devons marcher environ 2km, ça me semble loin je suis lent comme jamais... on attend un temps interminable en salle d’attente.
Je demande à l’échographe si la taille a bougé. Elle me dit que d’un echographe à l’autre ça peut bouger un peu parfois. D’après elle ça a légèrement grossi. J’ai aussi l’impression que c’est le cas.
Elle me dit elle aussi que si c’était son fils elle le ferait opérer dans la semaine. Merde. Gros coup au moral. Je relativise je ne suis qu’à J10.

J13 :
J’ai rdv chez un urologue à Paris. J’ai l’impression que ça n’a pas diminué. J’ai peur. Je pense à me faire opérer.
Le trajet est extrêmement difficile je suis très faible.
Dans la salle d’attente mon rythme cardiaque se met à s’élever énormément. Je n’arrive pas à le faire redescendre.je me concentre sur ma respiration. Ça ne marche pas. Je pense que je vais mourir d’une crise cardiaque. J’accepte la mort. J’aurai vécu une expérience intense et mourir d’une crise cardiaque c’est plus sympa que de mourir d’un cancer, non ?
Finalement ça passe. L’urologue me propose une opération la semaine prochaine, j’accepte. Je suis un peu à l’ouest.
Merde faut que je remange et vite !
Ma copine m’avouera plus tard qu’elle avait très peur que je ne survive pas à l’opération et à l’anesthésie.


Je me réalimente donc au soir du 13 eme jour.
Je commence par un jus de betterave bus doucement et quelques fruits rouge. La sensation est désagréable.jetais plus à l’aise en jeûne. Je dois aller un peu vite pour retrouver des forces pour l’opération tout en essayant de ne pas faire n’importe quoi c’est dur. Je remange rapidement de la purée de patates douces et des œufs.

L’opération a lieu. Je dois être en jeun, opération prévue à 8 h qui aura finalement lieu en fin d’après midi. Fuck j’ai faim, j’en ai marre de jeûner.
L’opération se passe. Je me réveil et je n’ai pas le moral. Ça y est on m’a amputé et c’est irréversible. Je convainc ma copine de nous faire livrer des hamburgers frites. Je mange deux hamburgers. C’est débile mais j’ai pas le moral et ça me soule réconforte..,.

Effet positifs supposés de ce jeûne :
- ma douleur à l’épaule gauche à disparu. Est ce le jeûne ou le médecin chinois ? Impossible à trancher.
- j’ai un kyste au cou qui a diminué
- Ma peau est devenue hyper douce. Est-ce le jeûne ou une baisse de testo à cause de mon problème ?
- Ma dermatose seboroique ( inflammation de la peau au niveau de la barbe ) a disparu ( mais elle reviendra quelques semaines plus tard).


Problèmes de santé après le jeûne :
- j’ai eu un gros soucis les jours qui ont suivi l’écart alimentaire post opération ( ben oui je suis con aussi...). Impossible de faire sortir mes selles. Je consomme du laxatif, rien n’y fait. Je suis mega constipé et ai mega mal. Je réfléchis à rejeuner mais j’ai pas le mental. Finalement ma copine m’achètera une poire laxative en pharmacie qui me permettra de guérir, même si j’ai eu une fissure anale pendant quelques temps.
- une nuit je me réveille avec une douleur intense au rein. Assis, allongé, debout, ça ne passe pas. J’ai envie d’uriner en permanence et je me met à uriner du sang. Ça y est je vais mourir encore, mais cette fois c’est douloureux et stressant. On va aux urgences je suis plié de douleur. On me fait passer en priorité. J’ai un calcul rénal apparemment. On me propose des anti douleurs et anti inflammatoires que je refuse. Pas envie de gâcher tous les bienfaits du jeûne. Je me soigne avec du jus de pastèque, concombre et persil. Parfois du spasfon. C’est efficace.
J’ai passé un scanner avec produit de contraste quelques jours avant cet épisode. Est-ce lié ? D’après l oncologue le calcul était déjà présent lors du scanner. Possible que l’épisode du hamburger n’ai pas aidé également.
- mon kyste au cou s’est infecté. Il s’est mis à gonfler pour prendre la taille d’une balle de golfe. C’est hyper douloureux. Il devient rouge. Tourner la tête me fait mal. Dormir est impossible car je dors sur le dos normalement et ça appuie sur le kyste.
Je galère à trouver un dermato en plein mois de juillet. Il m’annonce qu’au vue de la localisation il ne pourra pas m’anesthésier convenablement et que ça risque de piquer. Effectivement il met un coup de cutter à vif et appuie de toutes ses forces pour faire sortir tout le pu. Je morfle. Je hurle et l’insulte de tous les noms. Après je dois avoir des soins infirmiers tous les jours pendant un mois et demi et prendre des antibiotiques pendant une semaine. Pas top pour un après jeune.
Voilà pour ma première expérience de jeûne prolongé dans des circonstances particulières...
Aurai je eu le courage de perdre autant de poids, de force et de muscle sans ces circonstances ? J’en suis pas sûr.
Toutefois ce qui est sûr c’est que ma fin de jeûne n’aura pas été idéale du tout...: