Que se passe-t-il dans un corps privé d’aliments ? (Dr Pablo Saz Peiró)
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Que se passe-t-il dans un corps privé d’aliments ? (Dr Pablo Saz Peiró)
Que se passe-t-il
dans un corps privé d’aliments ?
dans un corps privé d’aliments ?
Comment un organisme qui ne reçoit plus d’aliments peut-il continuer de vivre normalement ? Pour ceux que la biochimie intéresse, je fais ici un résumé des travaux du Dr Pablo Saz Peiró, professeur à la faculté de Médecine de Saragosse, et grand spécialiste du jeûne.
Phase 1.
Pendant cette phase qui dure de 24 à 48 h chez un sujet inactif, le corps consomme le glucose et tous les glucides qui constituent 5% de nos réserves énergétiques; d’abord le glucose circulant, puis les réserves de glycogène du foie et des muscles. Chez un sportif, la réserve de glucose s’épuise beaucoup plus vite ;
pendant un marathon, autour du kilomètre 22. Au football, vers la fin de la partie. À ce moment-là, le corps entre en hypoglycémie, dont les symptômes peuvent être l’asthénie, la nausée, des sueurs froides, etc. Dans cette phase, le sujet ne perd pas de poids.
Phase 2.
C’est la phase de jeûne à proprement parler. Tout le corps va maintenant se mettre en mode «autosuffisance», caractérisé par une diminution importante du métabolisme basal. Dans cette phase, l’organisme a la capacité de compenser l’absence de glucides (qui sont son principal aliment) par la
consommation des lipides qui constituent 75% de nos réserves énergétiques. Il y a une faible consommation de protides dans les premiers jours de cette phase, qui diminue au fur et à mesure
de l’avancée du jeûne et se stabilise autour du dixième jour. En tout état de cause, les protéines consommées dans ces circonstances ne sont pas indispensables.
Le cerveau, dont l’aliment principal est le glucose, s’adapte aussi très vite pour consommer les corps cétoniques élaborés à partir des acides gras. On remarque d’ailleurs que l’élimination de ces corps cétoniques par l’urine diminue pour qu’ils restent disponibles comme combustibles. Il se produit dans cette phase une acidose métabolique qui ne représente pas un danger, car elle est très efficacement régulée par des mécanismes de compensation respiratoires et rénaux. Les premiers sont marqués
par un réflexe d’hyperventilation. On comprend l’importance pendant le jeûne d’une respiration profonde de l’air le plus pur possible, comme le recommandent tous les spécialistes. Une acétonurie apparaît entre le premier et le troisième jour de jeûne, pour atteindre son niveau maximum entre le cinquième et le septième jour. Ce paramètre permet un bon contrôle du processus de jeûne en conditions cliniques.
Re: Que se passe-t-il dans un corps privé d’aliments ? (Dr Pablo Saz Peiró)
Il faut remarquer que pendant le jeûne, les nécessités en vitamines sont réduites. Il est démontré qu’aucun «mort de faim », humain ou animal, n’a jamais succombé à une avitaminose.
La perte de poids est importante dans les premiers jours, 1 à 2 kg par jour, parfois plus, due principalement à une perte en eau, ainsi qu’en muscles et graisses. Après quelques jours, la perte quotidienne diminue. Au bout d’un mois, on pourra perdre entre 8 et 20 kg selon la constitution du sujet et sa masse graisseuse initiale. Encore une fois, la nature sait parfaitement ce dont chacun a besoin…
Les divers travaux scientifiques montrent que les mécanismes d’adaptation du corps à l’absence d’apport nutritionnel évoluent avec la durée du jeûne. Il n’y a donc pas de métabolisme du jeûne à proprement parler, sinon divers stades métaboliques successifs.
Re: Que se passe-t-il dans un corps privé d’aliments ? (Dr Pablo Saz Peiró)
Phase 3.
Cette phase, marquée par le retour de l’appétit, ne peut être considérée comme une étape du jeûne, car elle est justement le signe que le corps nous donne pour reprendre l’alimentation. Si on l’ignore, le corps va commencer à consommer ses protéines indispensables et entrer dans ce qu’on appelle l’inédie aigüe qui conduit à la mort. Cette phase peut survenir entre le 40e et le 60e jour de jeûne chez des sujets normalement constitués – 70 kg pour 1,70 m –, beaucoup plus tard chez d’autres, comme les obèses. (...)
Il n’y a pas de danger de rater cette 3e phase car, répétons-le, l’appétit, absent jusque-là, ne manque pas de revenir. Un peu comme un voyant lumineux qui s’allume sur le tableau de bord d’une voiture lorsqu’on a épuisé la réserve d’essence. Le Créateur a si bien fait les choses !
Une chose est maintenant claire : il ressort de toutes les études menées sur le jeûne que le corps humain est parfaitement préparé pour s’adapter à des périodes prolongées de restriction alimentaire. Des mécanismes complexes de régulation se mettent en oeuvre de la façon la plus efficace et dans un ordre précis en fonction de la durée du jeûne. On ne le répètera jamais assez : à aucun moment un être humain en état de jeûne est en danger.
Il est indispensable de faire passer ce message dans l’opinion publique pour rompre une fois pour toutes les clichés, idées fausses et autres préjugés qui empêchent tant de malades de bénéficier des formidables bienfaits du jeûne thérapeutique.
Tiré du livre de Bernard Clavière : "Et si on s'arrêtait de manger un peu ... de temps en temps"
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