Jeûne intégral, cure de jus, réduction alimentaire ... lequel choisir?

Tiré de "Et si on s'arrêtait un peu de manger ... de temps en temps". (Bernard Clavière)

Pour anticiper les réflexions de ceux qui critiquent le jeûne sans jamais avoir sauté un repas de leur vie, je rappellerai le dicton naturiste : « En matière de santé, celui qui a raison, c’est celui qui guérit de ses maux.» Peu importe qu’il ait reçu de l’aide d’un naturopathe, d’un magnétiseur, de sa concierge ou d’un professeur de médecine bardé de diplômes. Et quelle que soit la méthode qu’il a employée pour y parvenir.

Pour Herbert Shelton et beaucoup de fondamentalistes du jeûne, jeûner consiste à ne boire que de l’eau pure. Il ne jurait que par le jeûne strict et les résultats qu’il a obtenus sur des milliers de patients en soixante ans de pratique interdisent toute critique. Pourtant, depuis la mort de Shelton il y a plus de vingt ans, de nombreux naturopathes ont montré les grands avantages de diètes liquides avec les
« boissons vertes » (jus de graines germées, de jeunes pousses, d’herbe de blé ou d’orge, de fruits, etc.).

Il faut dire que du temps de Shelton, les extraordinaires propriétés thérapeutiques de la chlorophylle, des jus d’herbes et autres aliments vivants n’avaient pas encore été découvertes.

Alors, jeûne strict ou simple réduction calorique ? Encore une fois, la meilleure façon de vous faire une opinion est d’essayer les deux.

Si vous êtes un jeûneur débutant et que vous vous lancez dans un jeûne à l’eau pure, il y a des chances que cette première expérience se révèle… désagréable ! Mais ce n’est pas certain non plus. (...)

Un jeûne à l’eau va entraîner un nettoyage soudain de l’organisme et l’élimination brutale de ces déchets, ce qui provoquera nécessairement une surcharge des organes d’élimination et l’apparition de symptômes gênants, et parfois douloureux : céphalées, éruptions cutanées, langue chargée, urine colorée, recrudescence des symptômes dont on voulait se débarrasser... L’intensité de ces manifestations dépend de votre degré d’intoxination et, si elles sont temporaires, elles n’en sont pas moins déplaisantes et très contrariantes pour des personnes mal informées qui pensaient que le jeûne allait les faire accéder du
jour au lendemain à la santé parfaite. Ce serait trop beau ! Notre corps ne peut nous pardonner aussi vite tant d’années d’erreurs et de vie contre-nature. (...)

Un des problèmes majeurs du jeûne : ce sont ceux qui en ont le plus besoin qui rencontrent les plus
grosses difficultés. Ces millions de gens qui ont toujours pris trois repas par jour, avec petits snacks et pause-café dans les intervalles. (...) Ils devront certainement commencer par de tout petits pas, en remplaçant de temps en temps un ou plusieurs repas par des fruits.

Moins vous mangez, plus le nettoyage est intense ; et plus le nettoyage est intense, plus l’inconfort risque d’être grand… Il vous appartient donc de décider de la vitesse de vos progrès. Observez vos réactions à tous les changements de régime dont vous choisirez de faire l’expérience ; accompagnez votre corps dans la découverte de ces sensations nouvelles. Il va parfois se rebeller. Ne lui en voulez pas, et ne vous découragez pas. Insistez, ou reprenez différemment. Patiemment. Tout changement d’habitude
provoque des réactions de la part de votre corps qui peuvent être désagréables. Vous découvrirez ainsi à quel point nous pouvons être dépendants de nos habitudes, tout autant que de drogues. (...)

Un jour, vous serez étonné/e d’être parvenu/e à rester un jour sans manger, presque sans vous en rendre compte. Quelle joie ! Et puis, passé le deuxième jour, vous vous apercevrez que ça devient de plus en plus facile. La faim disparaît, vous vous sentez bien, en paix, en silence.

En conclusion, si vous disposez de tout le temps nécessaire pour vous reposer physiquement et émotionnellement, et si vous n’êtes pas trop intoxiné, essayez le jeûne à l’eau pure. Sinon, optez pour une détoxination en douceur avec une diète de jus frais de fruits et légumes qui vous permettra de continuer une vie normale. (Clavière)